Osloob est un rappeur et beatboxeur que nous avions pu rencontrer au Tamanoir avec le groupe Al Akhareen, Issa Mourad est un compositeur et joueur de oud, fondateur du groupe de fusion jazz-orientale Joussour. Tous deux sont palestiniens. Ensemble ils forment le duo Wala Marra. Une expression qui signifie quelque chose que l’on pourrait traduire par « Non, jamais une seule fois ». Un projet qui mêle rap, oud, beatbox et production électroniques, pour lequel ils puisent leurs influences dans les chants de lutte, de révolte et le répertoire traditionnel du Pays du Levant, qu’ils revisitent, réadaptent avec de nouvelles paroles actualisées, de nouveaux arrangements et différents effets électriques comme la distorsion sur le oud. Un véritable travail d’ethnomusicologie, d’exploration du patrimoine populaire de la tradition orale orientale, délivrant un message engagé de résistance, de quête de sens et de justice. Une alchimie parfaitement réussie pour ce mélange novateur de rap et de oud, du jamais vu ; « Wala Marra » comme on dit !
Cinq silhouettes de malfrats, chaussures ensablées par le désert marocain, vêtements imprégnés d’odeurs de souk et d’essence. Derrière leurs lunettes noires, la méfiance règne. Leur simple présence fige l’assemblée. Mission réglée au millimètre : ils s’emparent des instruments, dégagent l’espace pour brancher un synthétiseur Roland E-40 Oriental, maître des ¼ de ton. Dès les premières notes, la foule est envoûtée, captive d’une transe gwana portée par des grooves funk et des rythmes beldi implacables. Sous la poussière, une production brillante mêle percussions traditionnelles et machines électroniques. Spots et stroboscopes s’emballent, les guitares rock s’élancent : Abdul & The Gang a pris le contrôle.